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Il y a une vague d'intérêt scientifique pour la gestion des organisations africaines. Le lancement de l'African Journal of Management témoigne de la nécessité de poursuivre la recherche sur le management en Afrique. Au cours de la dernière décennie, la façon dont les organisations africaines sont gérées a radicalement changé. En conséquence, la perception selon laquelle ces organisations sont mal équipées pour faire face aux défis de la concurrence dans un contexte économique mondial est en train de changer. Pendant des décennies, l'opinion dominante a été que les organisations africaines manquaient de ressources et de capacités pour relever et surmonter les défis auxquels elles étaient confrontées. Cela a conduit de nombreux chercheurs à appeler à repenser la façon dont les organisations sont gérées en Afrique. Le blâme a souvent été attribué carrément (et parfois peutêtre justement) à l'héritage et à la persistance de pratiques de gestion colonialistes inefficaces (Nkomo, 2011 ; Yousfi 2014). De nombreuses approches ont été suggérées, y compris un retour à des pratiques de gestion autochtones ou hybrides. Alors que l'Afrique présente un défi particulier pour les chercheurs en termes d'accès aux données et de financement des universités pour soutenir la recherche, il y a maintenant de l'espoir que la rareté de la recherche de haut niveau ne durera pas beaucoup plus longtemps (Michael J. Mol et al. 2017). L'une des principales raisons de cet optimisme est l'opportunité que présente l'Afrique comme un contexte peu exploré. Les efforts dirigés vers la Chine et l'Inde ont permis aux chercheurs de remettre en question les idées établies (Palich, Cardinal et Miller, 2000 ; Khanna et Palepu, 2000). Ces auteurs ont attiré l'attention sur des phénomènes tels que le rôle de l'État dans l'internationalisation (Peng et Heath, 1996) ou les vides institutionnels dans les pays d'accueil (Khanna et Palepu, 2000). Dans la recherche en gestion, le contexte n'est pas seulement une variable de contrôle, mais une construction centrale qui façonne la théorie (Tallman et Pedersen, 2015). Ne pas étudier l'Afrique signifie que nous ne serons pas en mesure de développer une théorie qui explique les mécanismes de l'économie informelle et la transition des entreprises de l'économie informelle vers l'économie formelle. Cela signifie que nous ne serons pas en mesure d'apprécier pleinement les nouveaux écosystèmes et la relation complexe entre les affaires et la politique. Alors que le marché africain est de plus en plus attrayant pour la concurrence, les entreprises sont également confrontées à des défis, par exemple parce que l'Afrique est largement perçue comme souffrant d'instabilité politique, de corruption, de pauvreté et de conflits militaires, religieux et ethniques en cours, dont beaucoup s'étendent au-delà des frontières nationales. Les perceptions sont souvent erronées car ces descriptions ne s'appliquent pas uniformément à l'Afrique, mais le continent continue de lutter contre son image négative. L'Afrique étant une région sous-étudiée, il semble utile de vérifier si les théories occidentales s'y appliquent, et si l'Afrique est vraiment différente ou plutôt comme partout ailleurs (Mellahi & Mol, 2015). Le management en Afrique connaît aujourd'hui une profonde mutation, tiraillé entre le poids des héritages historiques et culturels, la nécessité de répondre aux enjeux contemporains et la volonté d'affirmer une identité singulière. À l'heure de la mondialisation, il devient essentiel d'interroger les formes, pratiques et modèles managériaux qui émergent sur le continent. Comment les traditions et les valeurs africaines influencent-elles les modes de gestion actuels ? Quels défis et opportunités génèrent l'intégration des innovations technologiques ou organisationnelles venues d'ailleurs ? Quels modèles originaux, nés d'une dynamique locale, peuvent inspirer le monde ? Ce colloque se propose d'éclairer ces questions à travers des approches croisées, afin de mieux comprendre et valoriser la diversité des pratiques managériales africaines. Nous avons le plaisir de vous inviter à soumettre une proposition de communication dans le cadre de notre prochain colloque, dont le thème portera sur Repenser le management en Afrique : entre héritage, innovation et singularité. Cet événement se tiendra à Marrakech les 22 et 23 mai 2026, et réunira chercheurs, praticiens, étudiants et toutes les personnes intéressées par cette thématique. Ce colloque vise à offrir un espace de réflexion, d'échanges et de débats sur les enjeux actuels, les avancées scientifiques et les perspectives liés aux particularités du management en Afrique. Nous encourageons les approches pluridisciplinaires et les communications proposant des analyses originales, des études de cas, des méthodologies innovantes ou des retours d'expérience. Nous soulignons également l'impératif de mettre en avant et de valoriser les spécificités culturelles, institutionnelles, économiques...etc des pays africains et leurs effets sur le management et les organisations en Afrique.